Dans un contexte où la fiscalité pèse de plus en plus sur les revenus du patrimoine, le déficit foncier reste un mécanisme incontournable pour les investisseurs locatifs. Son principe est simple : transformer certaines dépenses liées à un bien immobilier en levier d’optimisation fiscale.
Comprendre le principe
Lorsqu’un propriétaire engage des frais pour entretenir, améliorer ou gérer un logement loué, ces dépenses viennent réduire le montant de ses revenus fonciers imposables.
Si le total des charges dépasse les loyers encaissés, la différence crée un déficit foncier. Celui-ci peut alors être déduit du revenu global du propriétaire, dans la limite de 10.700 € par an.
Le surplus non utilisé n’est pas perdu : il peut être reporté sur les revenus fonciers des dix années suivantes.
Un mécanisme réservé aux locations nues
Ce dispositif ne s’applique qu’aux biens loués non meublés, soumis au régime réel d’imposition. Les propriétaires relevant du régime micro-foncier, eux, ne peuvent pas en bénéficier.
Ce cadre permet de déclarer précisément les dépenses engagées et de maximiser la déduction fiscale.
Travaux et dépenses éligibles
Sont déductibles notamment :
- les travaux d’entretien ou d’amélioration du logement (hors construction ou agrandissement) ;
- les charges de copropriété et d’assurance ;
- les honoraires de gestion et frais de gérance ;
- certains impôts liés à la location (hors taxe foncière) ;
- les intérêts d’emprunt, qui restent imputables uniquement sur les revenus fonciers futurs.
Le déficit foncier, un levier renforcé par la rénovation énergétique
Depuis 2023, le dispositif gagne en intérêt avec le doublement du plafond d’imputation, porté à 21 400 €, pour les propriétaires qui réalisent des travaux de rénovation énergétique sur des logements classés E, F ou G.
Cette mesure vise à encourager la remise à niveau du parc immobilier et à valoriser les biens énergétiquement performants.
Un exemple concret
Prenons le cas d’un investisseur qui perçoit 12 000 € de loyers annuels.
S’il réalise pour 16 000 € de travaux, dont 2 000 € d’intérêts d’emprunt, il génère un déficit de 4 000 €.
Ce montant sera imputé sur son revenu global, réduisant ainsi son impôt, tandis que les 2 000 € d’intérêts seront reportés sur les revenus fonciers à venir.
Une démarche à encadrer
Pour profiter sereinement du dispositif, il est conseillé de :
- conserver toutes les factures et justificatifs relatifs aux dépenses engagées ;
- remplir soigneusement la déclaration n°2044 lors de la déclaration de revenus ;
- veiller à la cohérence entre les dépenses et l’usage réel du bien.